Énergie, climat : l'architecture en première ligne

Architecture / Publié le 07 Décembre 2022

En France, le secteur du bâtiment représente à lui seul environ 44% de la consommation énergétique et 25% des émissions de gaz à effet de serre. Selon le baromètre "Archigraphie 2020", publié par l'Ordre des architectes, 78 % des architectes placent les enjeux liés au changement climatique en tête de leurs préoccupations. C'est toute une discipline qui se mobilise, résolue à intégrer la transition énergétique dans toute sa démarche constructive.

Énergie, climat : l'architecture en première ligne

Vers une architecture post-carbone

Dans le bâtiment, l'heure n'est déjà plus au bas-carbone mais à l'architecture post-carbone. Issues du Grenelle de l’environnement (2007) et inscrites dans le Plan Climat, les mesures d’atténuation du changement climatique visent à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre en les divisant par quatre d'ici à 2050 (par rapport à 1990). C'est ce "facteur 4" qui sert de boussole au législateur et aux professionnels du bâtiment. Pour y parvenir, la RE 2020, entrée en vigueur en 2022, impose que tout bâtiment neuf (maison individuelle, habitat collectif, bâtiment tertiaire) soit conforme au standard Bepos (Bâtiment à énergie positive). En clair, il doit produire plus d’énergie qu’il n’en consomme, ce qui met la sobriété énergétique et l'intégration des énergies renouvelables (photovoltaïque ou éolien) au cœur de la démarche architecturale.
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Réduire la consommation d'énergie fossile par tous les moyens

La RE2020 introduit un seuil maximal de GES imputables aux consommations d'énergie primaires dans le neuf, exprimé en kgCO2/m2/an. L'objectif est d'accélérer la transition énergétique sur les systèmes de chauffage et de production d'eau chaude. A terme, il s'agit d'éradiquer les énergies fossiles (fuel et gaz), grâce à des systèmes plus vertueux tels que les réseaux de chaleur, le biométhane, les chaudières biomasse bois ou les pompes à chaleur, les chauffe-eau solaires... En matière d'isolation comme de chauffage, la prescription de l'architecte est souvent déterminante, au regard des besoins et usages d'un projet et de sa situation.
Outre la consommation d'énergie nécessaire à l’exploitation des bâtiments, architectes et maîtres d'ouvrage doivent aussi tenir compte des énergies grises. On entend par là l'ensemble des énergies "cachées" brûlées sur toute la durée de vie du bâtiment (pour l'extraction des ressources, la fabrication des matériaux et équipements, le transport des fournitures et des personnes et la démolition...). La vision globale de l'édifice qu'apporte l'architecte dès la conception est, de ce fait, primordiale. L'implantation du projet sur le terrain en fonction du contexte géographique et son orientation, la compacité du bâti, la sélection de matériaux écologiques, sourcés localement ou issus du recyclage (comme l'est l'aluminium HydroCircal® des menuiseries TECHNAL), la distribution des espaces, le choix d'une façade bas carbone et à haute performance (cf. le mur-rideau Tental de TECHNAL)... Chaque décision doit contribuer à la maîtrise de la consommation d’énergie et des GES.

 
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Façade TENTAL de TECHNAL

Penser "confort d'été"

La RE2020 entend aussi adapter nos logements au dérèglement climatique en garantissant le confort d'été, y compris durant les pics de canicule. Cette exigence passe par un nouvel indicateur : le besoin bioclimatique ou Bbio, qui exprime le besoin en énergie d’un bâtiment pour garantir une température intérieure confortable en toutes saisons. L'architecte Diébédo Francis Kéré, lauréat du Prix Pritzker 2022, montre la voie en la matière : il utilise des matériaux bruts, naturels et recyclables, sourcés localement tels que l'argile, la terre crue et le bois, qui permettent de maintenir une certaine fraîcheur à l'intérieur de ses bâtiments. L'attention portée aux ouvertures, à la gestion des apports solaires et à la ventilation naturelle est une autre constante de l'œuvre de Kéré. Ses réalisations en Afrique multiplient les cours intérieures et les passages en retrait de toiture, ombragés et naturellement ventilés. Autant d'exemples inspirants pour se passer de climatisation. Sous nos latitudes, lames brise-soleil orientables, persiennes et volets roulants connectés sont de plus en plus prescrits, pour faire obstacle à la chaleur. La végétalisation des toitures et des murs, la création de patios et de terrasses végétalisées, figurent aussi dans la palette de solutions architecturales pour maintenir les bâtiments frais.
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Serpentine Pavilion 2017 par Diébédo Francis Kéré ©Images George Rex

Architecture et rénovation énergétique

En France, 60% des résidences principales datent d'avant 1975 (avant la première réglementation thermique). C’est dire l'ampleur des besoins en matière de rénovation énergétique et de lutte contre les passoires thermiques, objet du dispositif MaPrim'Renov. Ces projets souvent complexes, passent par 3 étapes incontournables d'amélioration énergétique :
  • Isoler pour réduire les besoins énergétiques du bâtiment et éviter les déperditions d'énergie au niveau du mur (20-25% des pertes), de la toiture (30% de déperdition), des fenêtres (10-15%) et des planchers bas.
  • Ventiler, pour évacuer l'humidité et la condensation et garantir un meilleur confort thermique et sanitaire.
  • Changer les systèmes de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire pour plus de performance et moins d'émissions de CO2.
 
L'idéal étant, bien sûr, d'intégrer des énergies renouvelables dans le mix énergétique du bâti existant. Les progrès de la filière photovoltaïque le permettent aujourd'hui. Exit les anciens panneaux quadrillés bleu ou noirs, lourds et inesthétiques ! La nouvelle génération d'équipements photovoltaïques se décline en tuiles solaires ou imitation d'ardoises, en panneaux pour façade imitant le bois ou la pierre, et en verrières solaires, multipliant les possibilités architecturales.
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L'enjeu de la rénovation est de hisser confort énergétique et esthétique du bien aux standards du neuf, en allégeant son impact carbone. Là encore, le rôle de l'architecte est déterminant : il est à même de poser un diagnostic complet de l'existant, avant de proposer un projet de rénovation/extension pertinent, intégrant les dernières connaissances sur les matériaux et les technologies de production d'énergie.
 

Sources/en savoir plus

www.ecologie.gouv.fr/reglementation-environnementale-re2020
www.linfodurable.fr/environnement/le-dereglement-climatique-en-tete-des-preoccupations-des-architectes-22154
www.architectes.org/les-architectes-acteurs-indispensables-de-la-renovation-energetique
www.caue78.fr/architecture-et-energie-webinaires-caue-alec/l-impact-architectural-des-renovations-energetiques
www.espazium.ch/fr/actualites/energie-vs-architecture
www.ecologiehumaine.eu/architecture-energie-dune-energie-lautre-podcast/

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