Plongée dans l'architecture sous-marine

Architecture / Publié le 07 Octobre 2021

4114 vous offre un plongeon à vingt mille lieues sous les mers. Bienvenue dans le petit monde de l'architecture subaquatique ! Une niche que certains considèrent comme très prometteuse, pour une humanité en quête de nouveaux espaces à vivre et de nouvelles ressources. Leurs concepts font la perte belle à l'architecture bioclimatique et durable. Revue des projets sous-marins les plus fous.

Plongée dans l'architecture sous-marine

Le pionnier Cousteau

Pionnier de l'exploration sous-marine, Yves Cousteau, icône du monde sous-marin, a été le premier à concevoir des formes d'habitat subaquatiques. En 1962, le projet Précontinent I installe deux plongeurs de son équipage à bord de Diogène, par 10 mètres de fond en rade de Marseille, et ce durant 8 jours. Cette première "maison" sous-marine, est une structure cylindrique sommaire, où les premiers "océanautes" respirent de l'air comprimé venant de la surface, disposent de l'eau chaude et même... de la télévision ! En 1963, Cousteau récidive en mer Rouge, avec Précontinent II, également conçu par Jean-Charles Roux, son architecte ingénieur attitré. Cinq hommes vivent pendant un mois dans « l'étoile à quatre branches ». L'habitation possède une salle de séjour centrale, plusieurs chambres et des annexes (abri à requins, garage pour la soucoupe plongeante). En 1965, l'expérience s'achève avec Précontinent III, une maison immergée à 100 mètres de fond cette fois, où six océanautes séjournent durant 1 mois, au large de Saint-Jean-Cap-Ferrat.
   

Jacques Rougerie, 1er architecte sous-marin

Après les expérimentations de Cousteau, il faut attendre 1977 pour voir éclore Galathée, le premier véritable projet de maison sous-marine. Son auteur, Jacques Rougerie, architecte et océanographe né en 1945, est le pionnier et LA référence mondiale de l'habitat subaquatique. Membre de l'académie des Beaux-Arts depuis 2008, cet aventurier visionnaire poursuit inlassablement son rêve : « habiter la mer ». 

 

Plongée dans l'architecture sous-marine
Sur terre, on lui doit l'Océanopolis à Brest, la Cité de la Mer à Cherbourg, ou encore Nausicaa à Boulogne-sur-Mer. Mais la plupart de ses projets portent sur l’exploration et la colonisation des océans. Car Rougerie voit dans la Mer, matrice de toute vie sur Terre, la nouvelle frontière garante de l’avenir des générations futures sur la Planète Bleue. Il est notamment le concepteur de l'Aquabulle, un module d'habitat sous-marin mis à l'eau pour la 1ère fois en 1978, ou du Sea Orbiter, un vaisseau océanographique semi-submersible, conçu en 2004. Cette station océanique internationale flottante de 58 m de hauteur dont 31 immergés est un modèle d'architecture circulaire et durable : conçue avec 550 tonnes d’aluminium recyclé et recyclable, elle est autonome en énergie, grâce aux éoliennes et aux panneaux solaires embarqués. Équivalent marin de la station spatiale Internationale (ISS), elle était prévue pour accueillir à son bord une vingtaine de scientifiques pour des missions longues, mais n'a jamais vu le jour à date, faute de financement.

C’est de l’océan que naîtra le destin des civilisations avenir.

Jacques Rougerie
 

Bientôt des villes en mer ?

Dernier projet en date de Jacques Rougerie : une université océanographique internationale, sorte de village scientifique marin. Dédié à la recherche sur la biodiversité marine, ce bâtiment géant (900 X 500 mètres) s'inspire de la raie Manta. Cette « Cité des Mériens » serait pourvue d'un lagon intérieur pour accueillir des navires de recherche. Elle serait entièrement autonome, grâce à l’utilisation de l’énergie marine renouvelable, des fermes d’aquaculture et des serres hydroponiques et un programme zéro déchet.
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Une autre initiative venue du Japon retient l'attention : le projet « Ocean Spiral », porté par la société de construction Shimizu, une cité aquatique pouvant accueillir jusqu’à 4 000 habitants. Cette ville sous-marine se compose d'énormes sphères de 500 mètres de diamètre, ancrées au fond des mers grâce à de gigantesques torsades. Autonomes, chaque sphère serait autonome en énergie. L'énergie thermique serait générée en exploitant l’amplitude thermique des différentes profondeurs. Les communications entre les différentes unités de vie utiliseraient les ultra-sons, s'inspirant du chant des baleines. De la science-fiction, pensez-vous ? Les concepteurs, eux, travaillent à l'horizon 2030. Autant dire demain !

> Voir le projet
 

Imaginer vivre ailleurs

Créé en 2010, le Concours international d'Architecture de la Fondation Jacques Rougerie – Institut de France récompense des projets architecturaux innovants et visionnaires, fondés sur le biomimétisme. Il offre l'opportunité aux jeunes générations d'architectes, ingénieurs et designers de se confronter aux plus grands des défis : imaginer comment on pourrait habiter sous la mer ou dans l'espace. Objectif : bâtir les mondes résilients de demain, en réinvitant la nature au cœur de nos habitats et de nos vies.

Plongée dans l'architecture sous-marine

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