
Un architecte rattrapé par la photographie
Chez Stéphane Chalmeau, la passion pour la photographie remonte au jour où son père lui offre son tout premier appareil photo reflex (un Canon ES 1000), pour son Bac de Français. Un an plus tard, il intègre une école d'architecture (ENSA Nantes). Une fois son diplôme d'architecte DPLG en poche, il est enrôlé par l'agence nantaise AIA (Architectes Ingénieurs Associés), non pour dessiner un projet, mais pour réaliser les portraits des 200 collaborateurs ! C'est le déclic et le début d'une carrière florissante de photographe professionnel dédiée à l'architecture et au design.
Prise de vue à la chambre
Dans les années 2000, Chalmeau est l'un des premiers en France à adopter le reflex numérique avec optique à décentrement. Mais sa technique de prédilection reste la chambre numérique. Celle-ci permet entre autres de limiter la distorsion des perspectives, ce qui permet notamment de livrer des images de façades aux verticales réalistes, plus fidèles à la réalité. Ce choix technique est aussi sa façon à lui de lutter contre la standardisation des images d'architecture, quand la plupart des photographes professionnels utilisent les mêmes appareils et logiciels de traitement d’image. Il situe son travail photographique dans la droite ligne de celui d'Iwan Baan, ce Néerlandais qui a bousculé les codes esthétiques de la profession, en refusant le standard du bâtiment vide et inhabité.
Des photographies habitées
Stéphane Chalmeau donne à voir une architecture "habitée et contextualisée". Grâce à son regard affûté, l'artiste parvient à sortir de l'exercice imposé – le shooting photo d'un bâtiment désert, photographié sous tous les angles à la réception des travaux – pour teinter ses images d'émotions. Son objectif capture des instants éphémères et privilégiés de la vie des édifices, comme les étapes-clés du chantier, ou la lumière irréelle d'un crépuscule sublimant les façades d'immeubles. Son talent est de mettre en scène des espaces habités, ne manquant pas d'inclure dans ses cadrages ouvriers affairés sur le chantier, habitants des lieux ou simples passants, voire son propre reflet dans une fenêtre… Cette présence humaine, cette temporalité voulue sont sa marque de fabrique, le supplément d'âme qui permet d'inscrire l'architecture dans le quotidien des villes tout en imprimant une ambiance particulière à ses séries de clichés. Autant de détails qui distinguent la photographie d'architecture de la photographie immobilière et du simple état des lieux, selon l'artiste. De l'aveu de l'intéressé, cette approche réclame de prendre son temps, pour s'imprégner des extérieurs et de l'environnement du bâti, avant de capturer les espaces intérieurs, afin de rendre l'esprit des lieux.
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> son site : stephanechalmeau.com
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Crédit photos : ©Stéphane Chalmeau