L’exposition événement « Picasso, Bleu et rose » ouvrira ses portes le 18 septembre prochain au Musée d’Orsay. Les périodes bleues et roses de Pablo Picasso sont au cœur de cette exposition inédite, qui réunit un grand nombre d'œuvres de jeunesse de l’artiste, créées entre 1901 et 1906. Une période courte et pourtant cruciale dans le parcours du peintre qui nous permet de découvrir le « premier » Picasso, en pleine introspection.
Un partenariat hors normes
80 peintures, près de 150 dessins, une quinzaine de sculptures et une vingtaine d’estampes sont exposés, complétés par des archives, des photographies et des correspondances. Plus de 3 ans : c’est ce qu’il aura fallu pour réunir tous ces chefs-d’œuvre dispersés aux quatre coins du globe en un seul et même lieu. Un véritable tour de force des Musées Picasso Paris et Barcelone, d’Orsay, de l’Orangerie et de la Fondation suisse Beyeler qui ont joint leurs efforts pour rassembler plus de 300 œuvres. Certaines œuvres iconiques n’avaient pas été exposées en France depuis les années 60. Certaines fouleront même le sol français pour la première fois.
1901 – 1904 : la noirceur du bleu
La mort en février 1901 de son ami Casagemas - avec lequel il avait partagé un atelier et les nuits parisiennes lors d’un premier séjour parisien en 1900 - affecte profondément Picasso, alors âgé de 19 ans. Un mal-être qui transpire dans ses tableaux. Il y aborde des thèmes sombres tels que le suicide, la prison, la maladie ou la solitude, traduits par l’omniprésence du bleu et des couleurs froides, comme dans « La Vie », représentation du cycle de la vie où apparaît son ami disparu.
Pendant trois ans, la peinture de Picasso reflète la profondeur de sa tristesse, de sa mélancolie, mais également de la misère de la société qui l’entoure.
1905-1906 : le rose de la renaissance
Le sentiment change, la palette s’éclaircit, les thèmes évoluent : Picasso retrouve le bonheur dans les bras de Fernande Olivier, sa première compagne. La douleur s’apaise, ne reste que la mélancolie. Le bleu disparaît progressivement au profit du rose, du beige et de l’ocre, qui deviennent prépondérants dans ces tableaux. Les personnages de cirque - tel l’arlequin qui deviendra un symbole personnel - font leur apparition comme dans « L’Acrobate à la boule », référence de cette période dite « des saltimbanques ».
Bientôt la révolution cubiste…
L’été 1906 marquera la fin de la période rose. A 25 ans, Picasso s’ouvre au monde. Il se consacre au corps féminin et aux formes géométriques, toujours plus simples. L’ère du cubisme n’est pas loin, annoncée par la création en 1907 des « Demoiselles d’Avignon ».
Informations pratiques
Du 18 septembre 2018 au 6 janvier 2019
Tous les jours (sauf 25 décembre) de 9h30 à 18h00 – Nocturnes jusqu’à 21h45 le jeudi – Fermé le lundi
Musée d’Orsay - 62 rue de Lille - 75007 Paris 7
Métro : ligne 12, station Solférino / RER : ligne C, station Musée d'Orsay / Bus : 24, 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94