C'est en visitant avec son père le stade olympique construit en 1964 par son compatriote Kenzo Tange que Kengo Kuma a découvert sa vocation, à l'âge de 10 ans. "Quand je suis entré dans ce bâtiment, la lumière naturelle créait un espace complètement différent. Cela m'a tellement ému que j'ai décidé ce jour-là de devenir architecte."
Ironie de l'histoire, c'est lui qui a été choisi pour créer le nouveau stade olympique de Tokyo, d'une capacité de 80 000 personnes, qui accueillera les JO de 2020. Kuma a voulu "un stade d'arbres et de verdure", dont l'enceinte bâtie en acier et bois est couverte de jardins suspendus. Son ambition : créer un lieu en harmonie avec la grande forêt aux alentours et "susciter l'émerveillement des enfants". Un projet qui illustre à merveille le credo de l'artiste : réintroduire la nature dans les villes. "Mon travail est une réflexion contre l'évolution des villes : avec le béton, les villes du XXe siècle ont été trop éloignées de la nature", expliquait l'architecte, de passage à Paris à l'été 2017 pour présenter son projet de gare Saint-Denis Pleyel, projet phare du Grand Paris-Express. La nature, le vivant, voilà ses sources d'inspiration ultimes : "AU XXe siècle, l'architecture avait une peau très rigide, elle séparait entièrement l'intérieur de l'extérieur. Ce que je souhaite moi, c'est créer une peau vivante, semblable à la peau humaine"
D'où son intérêt marqué pour tout ce qui touche à la tenségrité, qui permet " d'utiliser très peu de matériaux pour un volume très grand, une technologie nécessaire à l'ère du développement durable."
Dans le monde de Kengo Kuma, l'exigence de durabilité est indissociable de la qualité et du choix des matériaux, qui "doivent créer entre l'architecture et l'environnement une sorte de circulation naturelle". Entendez par "circulation naturelle" une quête obsessionnelle de l'artiste pour la fluidité, la transparence, jusqu'à l'effacement des frontières visibles, des thèmes omniprésents dans sa démarche architecturale. "Je n'aime pas l'architecture monolithique, solide, lourde. Ce qui me plaît c'est la légèreté, la transparence, l'ambiguïté. Voilà le but de mon architecture et j'ai toujours été très inspiré par les nuages. Le nuage est le meilleur exemple de l'ambiguïté", commentait l'artiste dans une interview filmée, réalisée à l'occasion de la présentation du stand Technal conçu par l'artiste pour Batimat 2017, baptisé "le nuage d'aluminium", par lequel l'artiste entendait illustrer "le potentiel d'un nouveau genre d'espace liquide".
Coppin
20 Décembre 2018 / 15h35C'est probablement un très bon équilibre entre le végétal et le 'minéral', mais cependant ce n'est pas d'une écriture ultra contemporaine...