Design : 4 expositions à voir jusqu'au bout de l'été

L'été et les vacances sont propices à faire la fête. Si vous êtes dans le coin, n'hésitez pas à faire un détour par la Design Parade Toulon 2022 ! L’architecte d’intérieur et designer Rodolphe Parente, invité d’honneur de la manifestation, a investi le premier étage de l’ancien évêché de Toulon pour y aménager un appartement privé, et y organiser une "contre-soirée" imaginaire. On déambule de pièce en pièce, au son des échos de la fête. Tel un DJ, le maître de cérémonie mixe les influences avec brio – l'ambiance du couloir tout droit sortie d'un film de Lynch, des pièces de mobilier de style années 80 - et les matières, entre lurex, bois, céramique et vinyle. On y croise nombre d'invités de marque : le couple de mécènes Charles et Marie-Laure de Noailles, propriétaires de la villa éponyme à Hyères, Ettore Sotsass au travers de ses céramiques, la voix d'Andrée Putman, diffusée par un Stéréo Commander signé Willy Rizzo, Afra et Tobia Scarpa représentés par leurs célèbres chaises en bois...

Toujours dans le cadre du Festival Design Parade, L’Hôtel des Arts à Toulon présente « Intérieurs modernes, 1920-1930 ». Cette exposition, réunit une centaine de chefs d'œuvres du design issus des collections permanentes du Centre Pompidou, du Centre National des Arts plastiques et du Musée des Arts Décoratifs de Paris. Elle montre comment l'aventure de la modernité a révolutionné les intérieurs et la vie domestique des Français, pour instaurer de nouvelles manières d’habiter. On remonte aux sources du mouvement moderne, hérité des arts décoratifs et du progrès technique dans l'entre-deux guerres. Toute une génération de designers visionnaires, inspirée par la quête du confort et l’esthétique des machines, est ici représentée, dont Le Corbusier, Charlotte Perriand, Eileen Gray, Robert Mallet-Stevens, Pierre Chareau ou Jean Prouvé...

Chaque année depuis 6 ans, Un été au Havre met le port normand à l'heure de l'art contemporain. Cette année, le street-artiste américain Mark Jenkins a disséminé dans la ville six de ses “Embed Bodies” ou “Corps incorporés" comme il le fait partout dans le monde. Jenkins crée des moules grandeur nature sur les corps de volontaires avant de les habiller. Au Havre, il a notamment choisi le Volcan (conçu par Oscar Mimeyer), pour y percher un skater prêt à dévaler la pente du bâtiment. Autre ambiance, au sommet d’un bâtiment du port on tombe sur la Sorcière de la mer. Cette statue enfantine en bronze peint créée par la plasticienne suédoise Klara Kristalova, illustre la joie de vivre en bord de mer. La balade en ville permet aussi de profiter d'installations héritées des éditions précédentes, et pérennisées. Ainsi l'élégante et monumentale structure blanche de Sabina Lang et Daniel Baumann, posée sur la plage dans l'axe de l'avenue Foch. Aux jardins suspendus, on découvre Sysiphus casemate, une création XXL en bois sculpté réalisée in situ en 2019 par l'artiste brésilien Henrique Oliveira. Elle représente un entrelacs de racines tentaculaires occupant tout l'espace. Une œuvre organique qui illustre avec force une nature devenue incontrôlable, thème de prédilection de l'auteur.
La Catène de containers, de Vincent Ganivet, trône sur le quai de Southampton. Ses deux arches imbriquées sont composées de containers multicolores. L'impressionnant assemblage pèse 288 tonnes et culmine à 28,5 m ! Son titre vient du latin catena, signifiant « chaîne ». Il fait référence à un procédé mathématique, utilisé en architecture et révélé par Antoni Gaudi pour composer des arches autoportantes, ainsi qu'à la chaîne logistique, dont Le Havre est une plaque tournante.