
Aux origines de la ville et de la BD
Aux origines de la ville et de la BD
C'est en 1905, dans les colonnes du New York Herald, que Winsor McCay commence à publier la série Little Nemo in Slumberland, qui influencera des générations de bédéistes. Témoin du XXe siècle naissant et de la verticalisation des villes, McCay compose un paysage urbain onirique, fait de mobilier urbain d'inspiration Art Nouveau et de gratte-ciels vertigineux.

Super-héros, super-citadins

La ligne claire ou la BD "less is more"

Les utopies urbaines en question
Les cités obscures - d'après l'oeuvre de François Schuiten et Benoît Peeters - Edition Casterman

Je n’ai pas la responsabilité des architectes. Je peux dessiner des villes épouvantables et effrayantes. (…) Si je dessinais la ville rêvée d’un architecte, il ne se passerait pas grand-chose, tout le monde serait heureux.
La ville après l'apocalypse
Nourri par le culte du progrès et la conquête spatiale des années 1960-1970, le dessinateur français Mœbius (alias Jean Giraud, associé au scénariste Jodorowski) a mis en scène des villes futuristes angoissantes, théâtres de sociétés postapocalyptiques. En témoignent la cité verticale de l'album The Long Tomorrow ou la « Cité-Feu » de la série L’Incal, une métropole souterraine où la lumière vient des profondeurs de la Terre.
Dans Akira du Japonais Katsuhiro Otomo, pionnier du manga de science-fiction publié en 1982 devenu un classique du genre, l’action a pour cadre Neo-Tokyo, une mégalopole tentaculaire rongée par la corruption et hantée par des bandes de motards drogués. Le tout s'inscrit dans un futur proche, après que la ville de Tokyo a été ravagée par une explosion, déclenchant une 3e Guerre mondiale nucléaire.
Autre référence incontournable, la « Tétralogie du Monstre » d'Enki Bilal dépeint des villes ravagées par la violence. Une réminiscence de l'enfance de l'artiste, originaire de Belgrade, marqué par la guerre en ex-Yougoslavie des années 1990. A son arrivée à Paris, le jeune garçon visite la Tour Eiffel, qui lui inspirera sa vision "aérienne" de la ville. Ses vignettes peuplées de taxis volants et de personnages en hauteur, les perspectives en plongée ou en contre-plongée, accentuent le sentiment de verticalité et d’inhumanité.

Quand la BD rend hommage aux architectes…
· L’aimant, de Lucas Harari (Éditions Sarbacane) :
un hymne aux Thermes de Valls, de Peter Zumthor
· Eileen Gray, Une maison sous le ciel, de Charlotte Malterre-Barthes et Zosia Dzierzawska (Éditions Dargaud) :
hommage à l'architecte de la villa E-1027 à Roquebrune-Cap-Martin, manifeste d'architecture moderniste.
· Charlotte Perriand, une architecte française au Japon, de Charles Berberian (Éditions Arte Editions / Chêne) :
quand la pionnière de l'art de vivre rencontre l'architecture du dépouillement.
L' interview vidéo de Benoit Peeters, où le scénariste des Cités obscures retrace l'histoire de la BD et ses rapports avec l'architecture, depuis sa naissance à la fin du 19e siècle. Érudit et passionnant. (Durée 26 mn).
espacescontemporains.ch/10-meilleurs-albums-de-bande-dessinees-qui-parlent-darchitecture/
histoiredelartai2.wordpress.com/2016/12/03/la-representation-de-la-ville-dans-la-bande-dessinee/
www.phylacterium.fr/?p=789
www.demainlaville.com/quand-la-bd-imagine-la-ville-du-futur-22