Zoom sur l'architecture des JO de Pékin 2022

Architecture / Publié le 18 Fevrier 2022

Un nid d'oiseau, un cube de glace, un ruban de glace, un sceptre chinois… Derrière cet inventaire à la Prévert se cachent les sites majeurs des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver Pékin 2022, dont les images tournent en boucle dans les médias et sur les réseaux sociaux en ce début d'année. Florilège des infrastructures à l'architecture remarquable.

Zoom sur l'architecture des JO de Pékin 2022
Des jeux « écologiques, inclusifs, ouverts et propres », tel était le cahier des charges imposé à la Chine pour organiser les Jeux olympiques d'hiver 2022, conformément au plan de développement durable du comité d’organisation des Jeux de la XXIVe Olympiade (BOCOG). Certes l'ouverture n'a pas vraiment été au rendez-vous en raison des consignes drastiques liées à l'épidémie de Covid 19, et l'usage massif des canons à neige a terni le bilan environnemental de ces jeux. Il faut cependant saluer l'effort réalisé au plan architectural, avec le réemploi et le recyclage de nombreux sites hérités des JO d'été de Pékin 2008, et l'attention portée à l'alimentation en énergie des bâtiments.
 

 

Un nid d'oiseau en acier

Par leur dimension planétaire, les JO et spécialement les cérémonies d'ouverture et de fermeture des jeux méritent un écrin prestigieux. On ne présente plus le Stade olympique de Pékin, conçu par les architectes bâlois Herzog & de Meuron pour les JO de 2008. L'œuvre n'a rien perdu de sa superbe. Son surnom de "nid d'oiseau" lui vient de sa structure circulaire, faite d'un spectaculaire enchevêtrement de poutrelles métalliques, évoquant un entrelacs de branches et de brindilles. Véritable prouesse architecturale, il reste à ce jour le plus impressionnant stade jamais construit et la plus imposante structure en acier au monde. Sa construction a nécessité 110 000 tonnes d'un acier très pur, spécialement mis au point pour être la fois léger et résistant aux tremblements de terre.

Zoom sur l'architecture des JO de Pékin 2022

Le cube d'eau recyclé en cube de glace

Autre site emblématique hérité de la précédente olympiade, l'ancien stade nautique des jeux de 2008, alias le "cube d'eau'". Reconverti en stade de curling et rebaptisé "Cube de glace", l'édifice est l'œuvre du cabinet d'architecture australien PTW. Ses concepteurs ont eu l'idée d'envelopper le bâtiment de bulles, symbolisant l'eau. Un châssis en acier supporte une vêture en ETFE, matériau semi-cristallin recyclable utilisé comme alternative au verre. Plus léger que ce dernier, Il supporte jusqu'à 400 fois son poids et transmet de manière plus efficace la lumière. Après les Jeux, ce modèle d'architecture réversible continuera d'être utilisé pour des sports d’hiver et d’été.
Zoom sur l'architecture des JO de Pékin 2022

Un ruban de glace étincelant

L’agence d’architecture américaine Populous a conçu le Ruban de Glace ( Ice Ribbon en anglais) une patinoire de 12 000 places dédiée aux épreuves de patinage de vitesse, l'un des rares sites spécialement construits pour Pékin 2022. L'édifice de forme ovale se pare de 22 rubans lumineux enroulés autour de sa façade, d'une longueur de 622 mètres chacun. Son design élégant est inspiré d’un jeu de toupie traditionnel à Pékin. Le second étage est équipé d'un mur-rideau incurvé inspiré du "Temple du Ciel". Au plan technique, il faut noter que les rubans de glace sont composés de verre photovoltaïque, permettant d'alimenter le bâtiment en électricité durable le jour. De nuit, ils s'illuminent de couleurs changeantes.

L'étonnant "Ruyi des neiges "

L'autre infrastructure neuve emblématique de Pékin 2022, concerne les tremplins intégrés au centre de ski nordique et de biathlon implanté sur le site de Zhangjiakou, à 180 km de Pékin dans la province du Hebei. Il s'agit du "Ruyi des neiges", un équipement réunissant deux tremplins de saut de 114,7 et 136,2 mètres de haut, dédié aux épreuves de "Big Air" en ski acrobatique et snowboard. L'infrastructure doit son surnom à son design atypique inspiré du "ruyi", une sorte de sceptre chinois traditionnel, symbole de puissance et de bonne fortune. Sa forme complexe a nécessité plus de 200 plans, de l'aveu d'un des designers du projet. Le tremplin est coiffé d'un anneau géant (40 m de haut, 80 m de diamètre), aux allures de soucoupe volante, qui sert de poste d'observation pour le staff technique et les journalistes et accueille un restaurant panoramique. Spectaculaire, l'équipement a fait l'unanimité auprès des athlètes - les médaillés comme ceux restés au pied du podium – et des personnels encadrants.
Zoom sur l'architecture des JO de Pékin 2022
Autre sujet d'étonnement, le décor post industriel de gigantesques tours de refroidissements qui a servi de toile de fond aux épreuves. En effet, le tremplin est construit sur le site d'une aciérie désaffectée depuis 2010, dans la zone industrielle de Shougang, aujourd'hui reconvertie. Un décor bien peu naturel loin des cimes enneigées qui a créé la polémique. Mais voyons le verre à moitié plein, on peut aussi y voir le symbole du virage entrepris par la Chine pour tourner le dos aux excès de l'industrialisation, en valorisant l'un des sites les plus polluants de Pékin en espace ludique et sportif. Après les jeux, ce tout premier site permanent de big air au monde sera réutilisé pour de nombreuses compétitions sportives et l’entraînement des athlètes, ainsi que des événements culturels et civiques.

Laisser un commentaire

En soumettant le présent formulaire de contact, vous autorisez TECHNAL à utiliser les informations personnelles que vous avez saisies pour traiter votre demande. Pour en savoir plus sur nos engagements pour garantir l'intégrité et la sécurité des données personnelles de nos clients et partenaires nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité à partir du lien ci-après : https://www.technal.com/fr/fr/accueil-professionnels/mentions-legales/politique-de-confidentialite/

* Champs obligatoires

/ recevez le meilleur de l’actu 4114

Inscription réussie Echec de l'inscription